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Frontière Pologne-Biélorussie: l’armée polonaise, autorisée à tirer sur les migrants

La crise humanitaire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie atteint un niveau critique. Le gouvernement polonais a instauré une zone tampon militarisée pour empêcher les migrants de pénétrer sur son territoire, et les forces armées ont désormais le droit de tirer à vue.

Vendredi dernier, le Parlement polonais a voté pour élargir les pouvoirs des forces armées, leur permettant d’ouvrir le feu « de façon préventive » avec des balles réelles sur quiconque tenterait de franchir la frontière. Cette décision a supprimé la responsabilité pénale des soldats dans de tels cas, un développement qui inquiète fortement les organisations humanitaires sur place.

« En voyant quelqu’un dans la forêt, on n’est pas en mesure de dire s’il représente une menace ou s’il s’agit d’une personne fuyant un pays en guerre qui cherche juste à survivre », explique Kasia Mazurkiewicz, une activiste humanitaire. « Il faut les traiter comme des humains. Et on ne tire pas sur des humains. »

Qui sont ces migrants?

Les migrants tentant de traverser cette frontière proviennent principalement du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique. Beaucoup fuient des conflits en Syrie, en Afghanistan et en Irak, ainsi que des conditions de vie difficiles dans des pays comme le Pakistan et l’Érythrée. D’autres viennent d’Afrique centrale et subsaharienne, incluant des ressortissants du Nigeria, Congo, du Soudan et de la Somalie, cherchant refuge en Europe pour échapper à la violence, à la pauvreté et aux persécutions politiques.

En 2024, plus de 18 000 personnes ont déjà tenté de traverser illégalement la frontière polono-biélorusse. La zone tampon mise en place restera en vigueur au moins jusqu’au 13 septembre, augmentant les tensions déjà palpables.

Les humanitaires en péril

Kasia Mazurkiewicz, avec son association d’aide aux migrants, parcourt régulièrement la forêt à la frontière. Cependant, elle craint désormais pour sa propre sécurité : « On sauve des vies humaines mais on a peur de se faire fusiller en portant secours aux autres. »

Les tensions entre les forces armées et les activistes sont à leur paroxysme cet été. Les organisations humanitaires appellent à une approche plus humaine et à une assistance internationale pour gérer cette crise de manière plus équilibrée et sécurisée.

L’urgence est de traiter ces personnes avec dignité et de trouver des solutions durables pour les déplacés en quête de sécurité. La communauté internationale regarde de près, espérant une résolution rapide et humaine à cette situation désespérée.

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