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Droits humains /Crise carcérale au Bénin: 46 morts en 7 mois

(Amnesty International donne l’alerte)

Les conditions inhumaines de détention dans les prisons béninoises sont de nouveau mises en lumière par Amnesty International. Avec 46 décès de détenus en seulement sept mois, la surpopulation et le manque de soins médicaux posent de graves questions sur le respect des droits humains dans le pays. Voyage au cœur de l’univers carcéral: Attention ! On meurt…

Le dernier communiqué de presse d’Amnesty International met en lumière une fois de plus la triste réalité des conditions de détention inhumaines dans les prisons béninoises. Ce rapport, faisant écho à notre dossier du 1er juillet 2024 intitulé «Conditions de détention au Bénin: L’article 18 de la Constitution, foulé aux pieds», révèle les résultats des récentes investigations menées par Amnesty International dans l’univers carcéral du Bénin. Selon les informations recueillies, au moins 46 détenus sont décédés dans quatre prisons entre janvier et juillet 2023. Nous y avions consacré un dossier dans notre édition du 1er juillet 2024 sous le titre ; «Conditions de détention au Bénin: L’article 18 de la Constitution, foulé aux pieds». https://www.ladepeche.info/2024/07/01/conditions-de-detention-au-benin-larticle-18-de-la-constitution-foule-aux-pieds/  A.I-Bénin vient de rendre public, le fruit de ses investigations dans l’univers carcéral du Bénin. Au moins 46 détenu.e.s sont morts dans quatre prisons entre janvier et juillet 2023, selon les informations recueillies par Amnesty International.

Le vrai visage de l’univers carcéral au Bénin

Les prisons béninoises souffrent de surpopulation et de conditions déplorables. Dans des cellules surpeuplées et insalubres, les détenus sont privés de soins médicaux et d’eau potable, aggravant leur souffrance surtout en période de forte chaleur. La prison de Missérété, construite pour accueillir 1 000 détenus, en comptait 3 742 en 2023, et la prison de Porto-Novo, prévue pour 250 détenus, en hébergeait 1 554. Les détenus sont contraints de s’allonger sur le sol, sans possibilité de se retourner, et dans les prisons équipées de lits, un matelas est souvent partagé par trois ou quatre personnes.

Violations des droits humains

Amnesty International insiste sur le respect des obligations internationales en matière de droits humains, en particulier les Règles Nelson Mandela de l’ONU, qui stipulent que les détenus doivent être traités avec respect et dignité. Les témoignages des détenus révèlent des situations alarmantes : absence de soins médicaux, eau potable inaccessible, cellules non aérées, et absence de moustiquaires dans une région à risque de paludisme.

Un appel à l’action des gouvernants

« Les autorités béninoises doivent respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains et se conformer aux Règles Nelson Mandela des Nations unies en remédiant de toute urgence à la surpopulation carcérale et en améliorant l’accès aux soins de santé et à l’eau potable », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

La situation des prIsons béninoises est critique. Les détenus souffrent de négligence médicale, les médicaments sont souvent périmés ou indisponibles, et les soins sont refusés même en cas d’urgence. Les personnels médicaux sont insuffisants, avec parfois un seul infirmier pour des milliers de détenus.

L’urgence d’une volonté politique

« L’amélioration des conditions de détention dans les prisons civiles conformément aux normes internationales en matière de droits humains fait partie du programme d’action du gouvernement pour la période quinquennale allant jusqu’en 2026. Avec une volonté politique forte, il est encore temps d’atteindre ces objectifs », a déclaré Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin.

Amnesty International a également relevé des cas de détention provisoire prolongée au-delà du délai légal de cinq ans, certaines personnes étant détenues depuis 20 ans en violation des droits de l’homme. L’organisation appelle les autorités à libérer immédiatement ces personnes et à revoir la politique pénale pour éviter une détention excessive.

Le rapport d’Amnesty International est un appel urgent à l’action pour le gouvernement béninois. Il met en lumière des conditions de détention qui bafouent les droits humains fondamentaux et nécessite des mesures immédiates pour remédier à cette situation alarmante. Les autorités béninoises doivent agir de toute urgence pour garantir que les prisons ne deviennent pas des mouroirs, mais des lieux où la dignité humaine est respectée, même en détention.

Lire le communiqué d’Amnesty International.

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