La Depeche
Afrique Bénin Société

Arrestation de Steve Amoussou: L’Ordre des Avocats du Bénin dénonce des violations graves

Une semaine après l’arrestation controversée de Steve Amoussou, l’Ordre des Avocats du Bénin s’insurge contre les méthodes employées, soulignant de graves entorses aux droits humains et à la procédure légale. Loin de se contenter d’une simple condamnation, les avocats appellent à une prise de conscience collective face à ces dérives inquiétantes.

L’affaire Steve Amoussou prend une tournure de plus en plus préoccupante. L’arrestation de ce compatriote, dans des conditions dignes d’un scénario de film noir, continue de soulever une vague d’indignation à travers le pays. L’Ordre des Avocats du Bénin monte au créneau, élevant la voix pour dénoncer ce qu’il qualifie de « violation flagrante des normes juridiques » en vigueur. À travers une déclaration solennelle, l’institution ne mâche pas ses mots, dressant un réquisitoire sévère contre les méthodes employées par les autorités béninoises.

Un scénario digne d’un polar

Le récit des événements entourant l’arrestation de Steve Amoussou est pour le moins troublant. Résidant à Lomé, ce dernier aurait été interpellé en pleine nuit, non loin de son domicile, par des individus non identifiés. Embarqué manu militari dans un véhicule, il est conduit à Cotonou où il est remis aux mains de la police béninoise. Une scène qui semble tout droit sortie d’un thriller, mais qui, malheureusement, se joue dans la réalité, sous les regards incrédules de ceux qui croient encore à la primauté de l’État de droit.

Une procédure judiciaire bâclée et irrégulière

Les avocats de Steve Amoussou, relayant les informations fournies par leur client, dressent un tableau accablant des violations de procédure qui ont jalonné cette arrestation. Selon l’Ordre des Avocats, les règles élémentaires qui encadrent les poursuites pénales n’ont pas été respectées. D’abord, aucune convocation n’a été adressée à l’intéressé. Ensuite, les autorités béninoises auraient dû, dans le cas d’un citoyen résidant à l’étranger, émettre un mandat d’arrêt en bonne et due forme, solliciter l’aide des autorités togolaises pour l’extradition. Or, les faits rapportés témoignent d’un mépris total pour ces procédures, transformant une interpellation légale en une opération quasi-clandestine.

Un appel à la raison et à la justice

Face à cette situation, l’Ordre des Avocats du Bénin lance un appel pressant à la retenue et au respect des droits fondamentaux. L’institution rappelle que la Constitution béninoise, en ses articles 8 et 18, consacre l’inviolabilité de la personne humaine et interdit tout traitement cruel, inhumain ou dégradant. Les avocats se disent particulièrement préoccupés par le silence des autorités publiques, qui n’ont jusqu’ici émis aucun démenti concernant les allégations de mauvais traitements subis par Steve Amoussou.

Un dernier rempart : la présomption d’innocence

L’Ordre des Avocats rappelle également un principe sacro-saint : celui de la présomption d’innocence. Steve Amoussou, tant que sa culpabilité n’aura pas été légalement établie à l’issue d’un procès équitable, doit être considéré comme innocent. Cette affirmation, qui peut sembler évidente, résonne pourtant comme un dernier rempart face à une justice qui, aux yeux de certains, semble de plus en plus expéditive.

Vers un État de droit en péril ? Dans sa déclaration, l’Ordre des Avocats appelle à un retour aux fondamentaux du droit et à une gestion plus professionnelle des poursuites judiciaires. Loin d’être une simple déclaration de principe, cet appel sonne comme un avertissement : c’est en respectant scrupuleusement les lois que l’on garantit la démocratie et l’État de droit. Car, au-delà de l’affaire Steve Amoussou, c’est la crédibilité même de la justice béninoise qui est en jeu.

Lire l’intégralité de la déclaration de l’OAB.

Articles Similaires

Candide Azannaï persiste et signe: 

Joseph Perzo

Actes de rançonnement par des agents de la Police Républicaine/La hiérarchie réagit  et appelle  à  la collaboration citoyenne

Joseph Perzo

MEDIAS/DECLARATION DU FORUM AFRICAIN DES JOURNALISTES ET PATRONS DE MEDIAS

Joseph Perzo

Laissez un commentaire