Candide Azannaï, ancien ministre et figure de l’opposition béninoise, livre la deuxième partie de son analyse qu’il intitule : « Amalgame autour du principe de la séparation des pouvoirs et risque d’imposition de l’omerta dans l’espace public ». Un sévère réquisitoire de la politique actuelle au Bénin. Pour lui, les réformes menées sous le régime de Patrice Talon ne servent qu’à renforcer un pouvoir autoritaire, privant les citoyens de leurs droits fondamentaux. Il dénonce le simulacre de séparation des pouvoirs et appelle à une levée de l’omerta imposée dans l’espace public.
La séparation des pouvoirs, un leurre au service du pouvoir personnel
NDLR/Selon Azannaï, la mention du principe de séparation des pouvoirs dans le discours du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, n’est qu’une façade. Il parle d’un « État de lois scélérates » où la réforme de l’État vise essentiellement à consolider un pouvoir despotique et à contourner l’État de droit. Pour Azannaï, les réformes politiques et judiciaires instaurées par le gouvernement actuel ne sont pas des instruments de modernisation mais des outils de soumission des institutions républicaines aux intérêts d’une minorité.
Cette « méta-déforme », comme il la qualifie, touche toutes les sphères de l’État. Les institutions de justice, loin d’être indépendantes, sont soumises aux intérêts du pouvoir exécutif. Azannaï explique que l’État, sous couvert de réformes, est devenu l’instrument d’un projet de privatisation des institutions, rendant impossible une véritable alternance politique et étouffant les voix dissidentes. Les réformes, dit-il, «clochardisent» les institutions et réduisent l’État béninois à une simple «annexe» du pouvoir exécutif.
Pour Azannaï, cette situation met en péril la démocratie au Bénin, en faisant de l’État un «outil de persécution répressive». Les lois et les réformes servent ainsi de paravent pour museler l’opposition et garantir un contrôle autoritaire, un «verrouillage du système électoral» et une confiscation de la souveraineté populaire.
La CRIET, un instrument judiciaire politisé
L’analyse de Candide Azannaï met également en lumière le rôle controversé de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Créée en 2018, cette cour est devenue selon lui une arme au service de la politique répressive de l’État, particulièrement en ce qui concerne les opposants et les rivaux du pouvoir. Azannaï rappelle que de nombreuses personnalités de l’opposition politique et de l’élite économique ont été ciblées par la CRIET, souvent dans des affaires où les preuves semblent orientées, et où la justice paraît dépourvue de toute impartialité.
Pour Azannaï, le parquet et le procureur de la République sont les « interfaces » par lesquelles le pouvoir politique infecte la justice. Depuis la création de la CRIET, les affaires judiciaires au Bénin s’alignent, selon lui, de manière suspecte, touchant principalement des acteurs politiques, économiques ou sociaux opposés au régime en place. Il observe que la justice béninoise ne punit plus l’infraction mais «l’opposition». Cette manipulation, explique Azannaï, érode peu à peu la confiance de la population dans les institutions et favorise une atmosphère de suspicion et de méfiance.
Les fuites dans les médias et les pratiques de torture et de pression, souvent rapportées par la presse dans des affaires politiques, soulignent l’influence du pouvoir exécutif dans les processus judiciaires. Pour Azannaï, cela représente un danger majeur pour la crédibilité de la justice et pour les droits fondamentaux des citoyens béninois.
L’appel d’Azannaï : contre l’omerta et pour une transparence absolue
Au-delà de la critique des réformes et de la justice, Azannaï appelle à un « anti-discours » pour démasquer ce qu’il considère comme une campagne de « silence politique » imposée au peuple. Il dénonce une volonté de réduire le débat public en instaurant une sorte d’omerta nationale, où les citoyens sont invités à se taire sous couvert de « retenue ». Pour Azannaï, cette approche menace directement les libertés de la population et empêche toute critique du gouvernement.
Azannaï défend le rôle de l’Assemblée nationale en tant que garant de la transparence et de la liberté d’expression. Il critique la position de Vlavonou, qui se réfugie derrière la Constitution pour justifier la retenue parlementaire sur les affaires en cours. Azannaï rappelle que si le Parlement doit éviter d’interférer dans des procédures judiciaires, il n’est pas pour autant contraint au silence. Le débat public est essentiel dans une démocratie, insiste-t-il, et les élus ont le devoir de représenter la voix du peuple.
En particulier, Azannaï questionne le silence autour de l’arrestation de figures politiques comme Oswald Homeky et Olivier Boko, soupçonnés de complot contre la sûreté de l’État. Selon Azannaï, ces arrestations sont entourées de zones d’ombre, et l’absence de transparence nourrit les soupçons d’intervention directe du pouvoir exécutif. Pour lui, le silence des autorités judiciaires et gouvernementales sur les conditions de détention de ces personnalités, ainsi que l’absence de démentis aux accusations de pressions et de traitements inhumains, sont des signes inquiétants.
Bénin : vers une crise de confiance institutionnelle ?
L’analyse d’Azannaï va plus loin en pointant une «rise de confiance institutionnelle». Pour lui, l’état actuel du Bénin est le résultat direct des réformes imposées par le pouvoir de Patrice Talon, qui ébranlent les fondements même de l’État de droit. Les réformes, qui devaient renforcer la démocratie, ont au contraire conduit à une « imposture politique » où les droits et libertés sont étouffés.
Azannaï appelle à une réévaluation de ces réformes, qu’il juge destructrices pour la démocratie béninoise. Il propose que le Parlement entreprenne des enquêtes pour évaluer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires, et pour examiner les obstacles politiques qui entravent l’indépendance de la justice. Pour lui, cette démarche est essentielle pour restaurer une justice impartiale et pour rétablir le lien de confiance entre l’État et le citoyen.
Azannaï conclut son analyse en rejetant l’idée selon laquelle les réformes actuelles apporteraient la sérénité et la stabilité. Selon lui, la réalité est bien différente : le recours à la force, l’utilisation de l’armée pour réprimer les dissidents, et les multiples arrestations politiques montrent un État en crise. Il s’agit, pour Azannaï, d’un « dégât pour la démocratie » qui trahit les acquis de la Conférence nationale de 1990, marquant un recul inquiétant pour le Bénin.
Un appel pour une opposition éclairée et sans retenue
Azannaï exhorte les citoyens à ne pas céder au silence et à la peur. Son appel à un « anti-discours » vise à encourager une opposition résolue, qui dénonce et met en lumière les dérives du pouvoir actuel. Pour lui, aucune forme de silence ne doit être tolérée dans le débat public. L’objectif est de résister aux discours officiels d’« endormissement » qui masquent la réalité des réformes autoritaires, selon lui, et de maintenir un esprit critique face aux manœuvres de l’État.
Cet appel s’adresse également aux parlementaires, à qui il demande de ne pas se contenter de suivre les directives de l’exécutif, mais de défendre leur rôle en tant que représentants du peuple. Pour Azannaï, le Parlement doit devenir une « tribune de transparence », où les préoccupations des citoyens sont entendues et où les abus de pouvoir sont dénoncés.
En somme, la vision de Candide Azannaï est celle d’un Bénin où la transparence, la justice et les droits des citoyens sont restaurés. Il met en garde contre un « discours de fuite en avant » porté par le pouvoir actuel, qui fait passer les dérives autoritaires pour des avancées démocratiques. Pour Azannaï, la solution est dans la résistance et dans un réveil citoyen, où chacun prend conscience de son rôle pour protéger les acquis démocratiques du pays.
Azannaï donne ainsi une voix aux inquiétudes croissantes des Béninois face à un pouvoir de plus en plus autoritaire. Son texte est un cri d’alarme, mais aussi un appel à l’action et à la responsabilité de chaque citoyen pour faire face à ce qu’il qualifie de « suicide politique » orchestré par un État en perte de légitimité.
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PARTIE 02 : AMALGAME AUTOUR DU PRINCIPE DE LA SÉPARATION DES POUVOIRS ET RISQUE D’IMPOSITION DE L’OMERTA DANS L’ESPACE PUBLIC :
AVERTISSEMENTS:
1 – Le titre général de l’intégralité de mon analyse est :
« FAKE COUP D’ÉTAT DU 27 SEPTEMBRE 2024 : APPEL À L’ABANDON IMMEDIAT DE TOUTE POURSUITE JUDICIAIRE ET À LA MISE EN LIBERTÉ SANS DÉLAI DES OTAGES POLITIQUES OLIVIER BOKO, OSWALD HOMEKY ET CONSORTS … ».
2 – Le 05 novembre 2024, j’avais publié la Partie 01 sous le titre : Partie 1 : CONTEXTE ET GRAMMATIQUE DU DISCOURS DE LOUIS G. VLAVONOU.
Je vous propose ce jour comme je l’avais promis la Partie 02.
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PARTIE 02 : AMALGAME AUTOUR DU PRINCIPE DE LA SÉPARATION DES POUVOIRS ET RISQUE D’IMPOSITION DE L’OMERTA DANS L’ESPACE PUBLIC :
L’évocation du principe de la séparation des pouvoirs par Louis G. VLAVONOU n’est qu’une simple cosmétique dans ce contexte de substitution de l’État de droit par un État de lois scélérates au moyen d’une « déforme politique » subrepticement baptisée réforme du système partisan et du Code electoral.
Trois considérations fragilisent ce principe de l’indépendance de l’Institution Justice.
1 – Il y a le basculement manifeste de l’État de droit en un État de lois dans le cadre d’une réforme générale de l’État par laquelle toutes les Institutions républicaines nouvelles sont détournées vers l’exercice du pouvoir personnel par la privatisation despotique de l’État.
Cette méta-déforme de l’État au sommet est déclinée comme schéma directeur à travers toutes les réformes sectorielles de l’État dans ses dimensions politiques, économiques, sociales, judiciaires, culturelles et mêmes cultuelles ( le cas relatif à la consultation annuelle du FA et aux spiritualités du VODOUN, un curieux exemple de reforme opportuniste ) …
C’est ainsi que les réformes politiques sous TALON visent à la légalisation de la facticité de l’Opposition politique par l’atrophie des libertés et droits politiques, le verrouillage du système électoral, la confiscation de l’alternance politique par des lois électorales illisibles et le tripatouillage sectaire de la Constitution…
C’est le même projet de déchéance de l’État, de sa personnalisation qui nourrit les réformes judiciaires qui elles, sont conçues pour la légalisation de la persécution répressive à travers une nouvelle organisation judiciaire, un nouveau Code pénal, une nouvelle procédure pénale, un nouveau casting des autorités et du personnel judiciaires parmi lesquels beaucoup pressentis compatibles avec les intérêts du clan gouvernant de la rupture.
La même clochardisation de l’État se réplique dans toutes les Institutions et se décline dans toutes les articulations décisionnelles de l’État et à tous les niveaux. Même dans les maisons d’Arrêt et prisons, dans les médias notamment de service public …
Toutes les autres réformes, économiques, sociales, culturelles suivent les mêmes tares et perversions…
Les grands principes à savoir, la limitation des Pouvoirs que certains confondent à leur séparation, l’indépendance des Institutions, la neutralité de la Justice sont ramenés dans la pratique quotidienne de l’État à de vœux pieux.
2 – A ce triste constat, il y a en ce qui concerne le cas spécifique de la Justice, d’une part la littérature classique de certains courants doctrinaux qui stigmatise le Parquet avec l’Office du Procureur de la République comme une interface suspicieuse de l’infection politique du Judiciaire par l’Exécutif.
D’autre part depuis le 02 juillet 2018 ( Loi no 2018–13 du 02 juillet 2018 modifiant et complétant la loi no 2001–37 du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin ) , il y a la méfiance qu’éprouve la quasi-totalité des acteurs politiques à l’encontre de la Cour de Répression des Infractions Criminelles et du Terrorisme ( CRIET ) du fait de ses mains jugées sélectivement lourdes dans la plupart des affaires judiciaires aux abords ou dans le champ politique ou dans celui des affaires où les statistiques des revers, ironie du hasard sont aux détriments des opposants de l’élite politique et des concurrents potentiels ou actifs de l’élite patronale.
On comprend alors le risque qui est celui des acteurs qui cumulent simultanément plusieurs statuts à savoir politique, patronal, confessionnel, intellectuel, culturel, sportif, etc.
3 – Il y a la médiatisation, les fuites sélectives des éléments de l’enquête préliminaire et de l’instruction judiciaire, les soupçons de pressions et intrusions intempestives ouverts ou secrets orchestrés par le haut, les recours à des pratiques de tortures, à la violence et à des traitements inhumains et dégradants qui falsifient l’authenticité des éléments à charge et qui poussent à saper l’équité et la crédibilité de la Justice. Plus pernicieux, les effets psychologiques des pressions qui s’attellent à la transgression des consciences mettent de ce fait à l’épreuve des acteurs décisionnels du judiciaire à tous les niveaux et nuisent à la crédibilité de la Justice.
Les réformes de l’État dictatorial concourent à éroder et à ruiner la confiance du citoyen en l’Institution Justice et à l’ordre judiciaire qui la porte. À dire vrai, rare est l’acteur majeur de l’élite politique, de l’élite patronale, de l’élite intellectuelle ou autres qui a confiance en la Justice notamment sous Patrice TALON.
Cela, Louis G. VLAVONOU peut- il dire qu’il n’en sait rien ? Qu’il n’en a jamais entendu ou flairé ?
De plus, il est un impératif que le principe de l’obligation de réserve, plus spécifiquement celui du secret des éléments de l’enquête préliminaire et celui de l’instruction judiciaire ne doivent pas piétiner le droit à la transparence, la liberté d’expression, le droit de la défense.
L’Assemblée Nationale n’a aucune obligation de fétichisme sur aucun dossier de la Nation.
Il y a une large différence entre débattre et délibérer.
La restriction de l’Assemblée Nationale porte sur l’impossibilité de délibération sur toute affaire dont la Justice est saisie ou toute affaire pendante devant la Justice. Cela veut dire que l’Assemblée Nationale ne doit pas initier ou délibérer, plus précisément ne doit voter ni Résolution, ni Motion sur une affaire sous examen de la Justice. Aucune commission parlementaire d’enquête, de contrôle ou d’information ne doit avoir pour objet de telles affaires. Celles déjà existantes avant la saisine par la Justice d’une telle affaire, cessent immédiatement leurs travaux tant que l’Autorité judiciaire n’a pas clos le dossier de ladite affaire. C’est le champ de la limite de l’Assemblée Nationale relativement au principe de la séparation des pouvoirs en ce qui concerne la Justice et l’Autorité judiciaire.
Louis VLAVONOU doit tenir en plus que c’est au nom du droit à la transparence, du droit à la liberté d’expression et du principe du respect du droit de la défense qu’aucun citoyen ne doit se laisser intimider par aucun appel à l’omerta sous le fallacieux couvert d’appel à la retenue surtout dans le cas spécifique de la déclaration publique abusivement fragile du Procureur spécial de la CRIET en date du 25 septembre 2024.
Monsieur Louis VLAVONOU doit savoir que le domaine public dans une République ne doit jamais être assimilé ou être réduit à un couvent du silence. La transparence est le principe du domaine public dans une République. En conséquence l’Assemblée Nationale doit être la tribune par excellence de la transparence publique et politique.
Par le refuge derrière l’Article 17 de la Constitution Monsieur Louis VLAVONOU semble feindre deux récits publics écœurants parmi tant d’autres tous aussi graves :
– Le premier récit :
L’un des Avocats de HOMÉKY et de BOKO avait publiquement dit que la nuit où, Olivier BOKO fut arrêté en pleine rue non loin du domicile de Patrice TALON, il se rendait chez celui-ci qui lui aurait par téléphone demandé d’aller le voir.
Ce récit a été tenu le 24 septembre 2024 à l’occasion de la toute première rencontre desdits avocats avec la presse.
Jusqu’à ce jour, aucun démenti n’a mis en cause un tel récit pourtant extrêmement préoccupant.
Au cas où un tel récit ne serait pas démenti et s’avérerait vrai, ne serions – nous pas en face d’une immixtion directe de Patrice TALON dans une procédure judiciaire en cours ?
À quel titre ? Est-ce en tant que simple citoyen ou es – qualité Chef de l’État ou Président de la République ?
– Deuxième récit :
La presse a fait de larges échos des conditions de détention de Messieurs Oswald HOMÉKY et Olivier BOKO. Il est publié, on ne saurait dire exactement à quelle fin, des fuites sur leurs états physiques et de santé qui seraient visiblement dégradés.
Plusieurs publications ont soutenu que ce serait sur des ordres ou des instructions prétextés de la Présidence de la République que les conditions de détention de ces prévenus dans cette affaire de « supposé complot de coup d’État du 27 septembre 2024 auraient été corsées.
Particulièrement celles de Olivier BOKO, devenues conséquemment davantage drastiques.
Aucun démenti formel des autorités judiciaires, pénitentiaires, du Gouvernement et surtout de la Présidence de la République n’a été porté à ces informations pourtant tombées dans le domaine public.
En l’absence du moindre démenti, ne serions-nous pas en mesure de conclure à l’exercice illégal de pression sur les prévenus dans le dessein de les voir craqués et poussés à la reddition et à être obligés de déclarer contre eux – mêmes ? (Op.cit. Pages 90 et 91)
Ne sommes-nous pas dans un scénario illégal de traitements inhumains et dégradants, de tortures et sévices à des fins d’extorsion d’aveux ?
De ces deux récits d’une extrême gravité, la seule question qu’il convient de poser à Louis VLAVONOU est la suivante :
Peut- on alors se fonder à croire à une quelconque indépendance et neutralité de la Justice vis à vis du pouvoir exécutif si déjà en amont le Président de la République se donnait une telle liberté ?
Une enquête judiciaire doit être ouverte pour élucider si oui ou non ces récits sont fondés.
Dans le cas où ces faits attribués à Patrice TALON seraient fondés, ne devrait-il pas être écouté par la justice ?
Le sens strict de la séparation des pouvoirs est d’éviter les collusions, les conflits d’intérêts et de garantir l’impartialité.
Le Parlement doit également diligenter des missions parlementaires d’évaluation de la confiance du citoyen en l’institution Justice en examinant et en évaluant les obstacles politiques à l’indépendance et à l’efficacité de la Justice ( … la corruption de la défense, les pressions et intimidations multiformes d’autres acteurs … ).
Pourquoi ?
L’indépendance effective de la Justice tient à plusieurs facteurs dont les plus essentiels sont déjà reniés et mis au placard depuis l’écroulement en 2019 de l’État de droit et sa substitution meurtrière par un État de lois qui handicape la démocratie, atrophie les droits politiques, sociaux, économiques et asphyxie les libertés.
Cet état des faits tissé par les prétendues réformes de Patrice TALON a entamé et a fini par réduire en peau de chagrin la confiance publique.
La confiance du citoyen en la Justice au BÉNIN est une simple vue de l’esprit compte tenu de ce que les réformes politiques du pouvoir déviant dit de la rupture sont un dol politique qui se révèle en réalité une suicidaire imposture politique.
Que valent des reformes qui tuent et au nom desquelles on tue ?
Que valent des reformes pour l’application desquelles seul le point de vue de Patrice TALON prévaut ?
Que valent des réformes qu’il faut traficoter, dont il faut détourner l’application dans le dessein de transformer les revers politiques et judiciaires du pouvoir déviant dit de la rupture en avantages immérités au détriment de l’intérêt général ?
Louis VLAVONOU arbore un discours suspect car visant à faire passer la situation provoquée par l’illisibilité des reformes politiques de TALON comme une normalité démocratique. Il s’agit d’une mauvaise foi politique pernicieuse qui s’inscrit dans une stratégie de translation à après 2026 de la recherche pourtant incompressible, urgente d’une issue concertée, consensuelle à la crise et à l’impasse politiques en cours. Plus préoccupant, il y a une nouvelle crise que son discours feint, à savoir la crise du dauphinat qui est la cause réelle, effective et directe de l’atmosphère de confusion politique que tente de faire régner le pouvoir déviant dit de la rupture avec la psychose, la fausse torpeur du fake coup d’Etat introuvable du 27 septembre 2024.
L’approche apaisée de l’horizon 2026 devrait interroger la responsabilité de tout le Parlement face tout au moins aux nouvelles conséquences de ces deux crises politiques que sont:
1 – La crises et l’impasse politiques nées de l’incongruité des réformes politiques et du coup de force du certificat de conformité depuis 2019 ;
2- La crise du dauphinat qui est à la base du fake coup d’Etat sortie du chapeau pour tenter de mater l’effet HOMÉKY d’octobre 2023 et d’enrayer ses métastases parlementaires, sociales, confessionnelles, populaires qui commencent par s’épaissir apparemment autour de Olivier BOKO.
L’appel à la retenue est une invite au mutisme parlementaire dont use subrepticement le discours de Louis VLAVONOU qui est la traduction d’une stratégie d’évitement, un comportement de rejet de toute approche de remise des réformes politiques crisogènes de Patrice TALON sur le métier.
C’est en conséquence un faux discours de dire que la démocratie retrouvée depuis trois décennies au BÉNIN au prix de maints efforts du passé se consolide depuis 2016 dans la sérénité. De quelle sérénité parle Louis VLAVONOU lorsque nous avons vécu le recours à l’Armée et à l’utilisation de la force pour tuer, à l’instrumentalisation de la justice pour embastiller, à la rage occasionnant des décès en prison et des décès subits des suites des séjours carcéraux, des exilés , des acteurs politiques majeurs encore dans les geôles de la rupture… ? De quelle sérénité ?
La vérité manifeste est que les prétendues réformes politiques de Patrice TALON sont des dégâts pour la démocratie, pour le renouveau démocratique et pour les Acquis de la Conférence Nationale.
Louis VLAVONOU est dans un indigeste et inacceptable registre de fuite en avant visant à échapper à toute confrontation avec les conséquences désastreuses desdites réformes politiques mortifères de TALON dont l’un des derniers résultats est l’épisode de l’imaginaire coup d’Etat clé en main en question.
C’est le risque de désaveu , de critique, de honte et d’humiliation en somme l’incapacité d’assumer le désastre du Code électoral et de la Charte des partis politiques qui se cachent derrière l’amalgame autour du principe de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la Justice qui servent d’alibí à l’appel à l’omerta parlementaire de Louis VLAVONOU sur une poly – crise pourtant exclusivement politique, celle de l’illisibilité des reformes politiques de Patrice TALON.
J’appelle à un anti – discours puissant de déconstruction face à l’embrouillamini du discours officiel d’endormissement que répand le pouvoir déviant dit de la rupture. Le discours de Louis VLAVONOU sous examen, est une des expressions trompe – l’œil de la ruse du pouvoir déviant dit de la rupture.
Aucune retenue, aucune loi de silence politique tel est ce que je vous recommande.
À suivre.
Le 09 novembre 2024 , j’examinerai avec vous, la Partie 03 : CONTROVERSE ENTRE L’AMOUR COMME THÉRAPIE POLITIQUE DANS UNE GOUVERNANCE DU PARDON COMME PÉCHÉ.
Je vous remercie avec ma cordiale estime.
Candide A M AZANNAÏ,
Président du Parti Restaurer l’Espoir ( RE )
Coordinateur National de la Résistance Nationale,
Ancien Ministre Porte Parole du Gouvernement, Ancien Ministre Délégué Chargé de La Défense Nationale